Çà vient de sortir !

Avalanche de revues sur les rayons du patrimoine en cette rentrée :

Massif Central consacre, ce trimestre, son dossier aux richesses de nos forêts ; mais il est aussi  question du viaduc de Garabit, des chemins de Stevenson entre Haute-Loire et Gard, du Parc naturel régional des Monts d'Ardèche, de Toscane auvergnate, de trois écomusées en Margeride, de la métamorphose de la place des Carmes à Clermont-Ferrand, d'architecture rurale en Creuse ou de la Grotte du Chien à Chamalières. Et encore de Jean-Baptiste Massillon, du corsaire cantalien Antoine Teyssandier,  de Beatriz Milhazes, artiste contemporaine en tapisserie, du photographe cantalien Albert Monier et autres artistes régionaux de la gastronomie et du vin... 




Terre des Bourbons s'associe aux commémorations du centenaire de l'armistice avec un important dossier richement illustré sur les Bourbonnais dans la Grande Guerre. On lira également un reportage sur les diverses facettes de Jaligny, un portrait de Jean Cluzel, un compte-rendu de l'embouteillage de Lapalisse et un focus sur le brame du cerf.


La Société d’Emulation du Bourbonnais propose trois articles de fond : 
- Le marquis Jean Frédéric de Chabannes (suite et fin) par Maurice Sarazin
- Le répertoire des sociétés musicales par Christian Paul
- Les Bourbonnais vus par Emile Mâle par Raphaëlle Maraval.



Quant à la Société d'Histoire et Archéologie de Vichy et des Environs (SHAVE), elle célèbre son 80e anniversaire par la sortie d'un numéro spécial consacré à la rue de Paris, sous la plume de Gérard Decluzet. On y retrouve l'histoire des enseignes qui s'y sont succédé, depuis les Quatre-Chemins jusqu'à la gare, illustrée de centaines de documents anciens : photographies, cartes postales, papiers à en-tête et autres publicités...

Un caricaturiste bisontin à Vichy : Alexandre Bertrand (1814-1878)


Pour ceux qui n'avaient pas pu y assister en juin dernier, retour sur la conférence de Bérénice Hartwig, bibliothécaire à Besançon. L'occasion d'ouvrir nos pages à des collègues qui conservent aussi des trésors vichyssois et les partagent avec passion...

Pour l’exposition Cure d’eaux et réjouissances publiques du 27 avril au 9 juin 2018, les commissaires de l’exposition ont honoré Alexandre Bertrand, en le choisissant comme affiche. S’il est né à Besançon, même les bisontins (habitants de Besançon) le connaissent peu.

Les albums de ce dessinateur ont été déposés à la bibliothèque en 1901 par sa veuve. En 2016, ils ont été présentés lors des animations « une heure un livre », numérisés et valorisés dans un A la loupe, sur le site internet www.memoirevive.besancon.fr patrimoine numérisé de Besancon. Enfin, avec la coopération d’un bloggeur Bernard Jacquet, il a été présenté sur les réseaux sociaux.


Alexandre Bertrand n’évoque pas que sa ville natale aux travers de ses souvenirs. S’il se dit casanier, cet agent d’assureur est un grand voyageur. A partir de 1868, Bertrand vient se soigner chaque été à Vichy et dessine ses souvenirs.


Biographie

 
A. Bertrand par Jules Lunteschutz


Alexandre Bertrand est né à Besançon en 1814, il est le fils ainé d’un négociant, habitant le quartier Battant. Au lycée, il est l’élève de Charles Antoine Flajoulot, professeur à l’école des Beaux-Arts et l’ami de Jules Lunteschuntz qui devient un peintre célèbre à Düsseldorf. Alexandre Bertrand fait imprimer quelques estampes dans sa jeunesse et participe à une édition en 1860. Son père meurt en 1836, il a vingt-deux ans. En 1843, il projette de publier des charges (caricatures) de bisontins mais elles ne sont pas éditées. Il devient finalement agent principal des assurances-vie l'Union à Besançon. (1850-1872)

16 albums de croquis et de voyages sont conservés à Besançon, contenant environ 1500 dessins. Dans le Midi de la France (1854), il écrit « Les contrefacteurs sont prévenus qu’ils seront poursuivis selon toutes les rigueurs de la loi » et conclut avec ce qu’on devrait apprendre en voyageant :

« Quand on fait un voyage – que ce soit pour affaire ou pour son agrément on est ordinairement très exigeant. On se plaint presque toujours
Du mauvais temps ou de la chaleur
De la dureté des voitures et de la grossièreté des conducteurs
De la lenteur des chemins de fer et des bateaux à vapeurs
Des exigences des hôteliers
De la méchanceté des mets et des lits
Il semble qu’on devrait apprendre à trouver son propre lit bien bon
Pour moi -  je n'ai jamais trouvé
            la Comté aussi belle et aussi riche,
            Besançon aussi curieux,
            Ma chambre aussi confortable  »

Il égratigne aussi Salins les bains qui souhaite devenir ville de bain. En 1857, il voyage à Alger et à Barcelone, puis il part pour une Course sur les bords du Rhin en 1861. Bertrand fréquente des photographes bisontins et d’intéresse à ce nouvel outil mais il reste fidèle au dessin.


Dans ses cahiers de souvenir, il tient une liste des décès connus entre 1864 et 1875. C’est un assureur, il note tout ! Les sinistres comme les décès. Alexandre Bertrand perd sa mère en 1862 et épouse une veuve Françoise Julie Martin en 1863. Les témoins sont Nestor Bavoux et Charles Leyritz. Son frère Aimé, Docteur, se marie en 1866. Voici les deux frères célibataires installés. Julie Martin est veuve de Nicolas Armand Barthelemy. Les deux époux sont domiciliés rue des écoles à Besancon. Les parents de Julie possèdent une maison à Canot de l’autre côté du Doubs. La mère de Julie décède en 1867 et son père en 1871. Le couple garde de la maison et la réaménage en la décorant avec une statue d’Hygie. La première partie du deuxième album Vichy concerne la maison de Canot, chez les parents de Julie. Le couple part à Vichy en 1871, puis de nouveau en 1873, avec Maria la domestique. Celle-ci prend des douches, en est indisposée et doit rester au lit. Cette année-là, Alexandre et Julie Bertrand rencontre des problèmes pour engager une domestique.

Vichy


De retour de voyage dans le Midi en 1854. Il a 40 ans et commence à prendre du ventre. Bertrand a 10 ans de plus que dans les portraits précédents et ne cache pas les effets de la bonne chère et du travail assis. Dès 1864, il a l’objectif de perdre 7 kg. En effet, c’est un gourmand, bon vivant qui se rend à de nombreux diners et à des banquets d’association. On retrouve dans ses albums de nombreux menus. Finalement, Alexandre tombe malade au début de l’année 1868 : une crise hépatique dès le 1e janvier. Son frère Aimé, médecin vient à son chevet.


Deux saisons à Vichy (1868-1869)
Napoléon III lance la mode des cures à Vichy entre 1861 et 1864. A. Bertrand s’y rend dès l’été 1868 et il raconte ses bains et promenades à Vichy, il note son poids, sa correspondance, ses emplettes et les cadeaux achetés pour les amis et son frère Aimé. En 1869, Aimé et son épouse les accompagnent pour leur cure. Il part à Vichy le 26 juillet 1868 via Paris en voiture départ à 8h20 du soir- arrivée à 5 h du matin jusqu’au 22 août via Lyon (départ à 8 h 30 le soir de Lyon arrivée Besancon 5h27) Il a fait 1301 km. Il pèse 81 kg et Julie 54. Bertrand note en effet tout, son poids, ses dépenses dans la ville, ses rencontres, la météo et les évenements. En 1869, il se rend à Vichy via Lyon et rentre par Paris. Il compte 1302 km



Au cours de ses séjours à Vichy, il fait évidemment le circuit habituel des voyageurs, il visite la fabrique de pastilles et envoi d’une boite à son frère Aimé. Il découvre la buanderie, le bain de l’empereur, composé de plusieurs pièces toutes tapissées en toile de Vichy et la mise en bouteilles de l’eau, les magasins et la gare d’expédition des eaux minérales ou les engraissements mécaniques des poulets des princes (600 poulets répartis sur 3 tourniquets fixé par les pattes).

Le Jeudi 30 juillet, il note que c’est le 4e jour, son 2e bain et qu’il boit 2 verres. Il est suivi par le Dr Durand de Lunel.  Il y a de nombreux curistes, les bains sont parfois tous retenus, il les prend alors très tôt à 4 h 45 du matin ou au milieu de l’après-midi. Et Bertrand dessine sa chambre au n° 16 de l’hôtel Dubessay, la rue de Paris du côté de la gare et du coté de l’établissement, le marché de Vichy, des silhouettes d’hommes et de femmes. Bertrand retourne à Vichy, du 15 août au 6 septembre 1871 dans la chambre n°16 de l’hôtel Dubessay. Il raconte brièvement cette saison d’après-guerre.

L’album Aix-les-bains
Puis en 1872, il décide de se rendre à Aix-les-bains. La sortie de la gare d'Aix est laborieuse avec tous les représentants des hôtels qui sollicitent les voyageurs. Il remarque tous les dessinateurs, photographes et peintres en ville et note la présence de bisontins ou de personnalités célèbres, comme le Duc d'Aumale. Il quitte Aix, le 23 septembre pour Chambéry, puis Annecy. Alexandre Bertrand note « Nous n’avons que des vêtements légers, Julie est obligée d’acheter des bottines». Le séjour se termine à Lyon pour visiter l'exposition. L'album est enrichi de la brochure "Quinze jours à Aix-les-Bains" par Th. Bruand d'Uzelle (Besançon : Dodivers, 1860) donné par son auteur et qui a certainement aidé à organiser ce séjour. 
La famille Bertrand retournera ensuite, tous les étés à Vichy.

Alexandre Bertrand n’a pas connu Besançon les bains (1892-1932). En effet, la ville a développé une ville thermale avant la deuxième guerre mondiale. Un dimanche à Besançon les Bains http://memoirevive.besancon.fr/?id=405

Vichy (1871-1877) 

Sociabilité


Ainsi que l’écrit Bernard Jacquet « il se contenta de dessiner pour ses proches. Le dessin était pour [Bertrand] ce que l’écriture était pour d’autres, l’occasion de livrer des émotions, des sentiments, des critiques et simplement une façon de mémoriser ce qu’il avait vu et ce qu’il vivait. » A Vichy, comme à Besançon, Bertrand croque ceux qu’il côtoie, de nombreux anonymes, garçons de bains, paysannes, femmes sur le marché, religieux et religieuses. Mais aussi des hommes nommés : le pharmacien, les coiffeurs, les chefs baigneurs, le fabricant de faïence…*





M. Jausserand est pharmacien et devient
maire de Vichy quelques années plus tard.

Auguste-Alexis Bintôt (1825-1880) est médecin militaire, né à Besançon et fils d’un libraire bisontin. C’est un ami fidèle d’Alexandre Bertrand, mentionné régulièrement dans ses souvenirs. Il est chevalier puis officier de la légion d’honneur en 1864. Si l’on trouve sa nécrologie en ligne sur Gallica, nous ne connaissons pas encore son portrait ou sa caricature.


Grolleau est chef baigneur.
Bertrand réalise son portrait
le 9 septembre 1874

Rencontré en 1868, Mr Renaudin de Besançon
est employé à la caisse de la Direction des bains.
Bertrand le représente en 1873, comme un homme aisé,
sur un coffre-fort. Derrière lui, l’argent des sources
coule à flot.
















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Alain Gilbert Cusset-Vichy ; Malleret Baigneur Vichy ; Monsieur Lambert coiffeur chez Gauthier ; Mon petit coiffeur 1874

Ernest Meissonnier 

Alexandre Bertrand note une rencontre en 1874 avec le peintre Henri Baron et croque le peintre Ernest Meissonnier, artiste peintre, spécialiste de la peinture d'histoire militaire, en 1876.


 Pour finir, Alexandre Bertrand décède le 3 décembre 1878 à 1h du matin. Son frère Aimé le suit quelques heures après en avoir été averti. Sa vie ne paraît pas si éloignée de la nôtre, il évoque ses questions de poids, de souffrance et de maladie et le constat de son vieillissement.  Alexandre Bertrand a le goût de la vie, c’est un gourmand, qui a le goût du voyage et de la sociabilité. Un homme avec beaucoup d’humour, un regard acerbe, aiguisé et une grande tendresse. Ces albums de souvenirs ont laissé, pour notre plus grand plaisir, la trace de sa vie et de ses cures à Vichy.

 Amelin de Dijon, fabricant de faïence à Vichy, 1876
Pour en savoir plus :
Sur Mémoirevive Besancon, Charges et souvenirs d'un amateur éclairé, Alexandre Bertrand (1814-1878)  http://memoirevive.besancon.fr/?id=457

Bérénice Hartwig

Retour sur le Printemps des cimetières à Vichy

Dans le cadre du rapprochement des services dévolus au patrimoine vichyssois, le Blog des Fonds patrimoniaux accueille désormais les publications des Archives. 

Le 13 mai dernier, à l’occasion de la 3ème édition du Printemps des Cimetières organisée par l’association Patrimoine Aurhalpin[1], une visite du cimetière de Vichy était proposée par Aurélie Duchézeau, directrice des Archives de Vichy et Vichy Communauté. Malgré une météo peu favorable, près de 80 curieux ont arpenté pendant presque 2 heures les allées, de croix en chapelle et de tombe en monument. Le thème de la journée : Vichy, Reine des Villes d’Eaux ! A travers quatre portraits, retour sur une visite singulière qui permet d’évoquer l’histoire de Vichy à travers ses personnalités et autour de leurs sépultures…

En préambule…

Le cimetière n’a pas toujours été aux Bartins… il se trouvait précédemment dans le quartier dit « du Moutier », à peu près à l’emplacement actuel des thermes Callou. Mais au milieu du XIXème siècle, la ville s’est considérablement développée et il présente une gêne pour la population et les curistes qui s’émeuvent de sa présence au beau milieu du quartier des bains. Le préfet ordonne donc son transfert aux Bartins en février 1866, sur un terrain qui présente de nombreux avantages au vu des exigences sanitaires de l’époque :
-          il est au nord, sur une surface horizontale, et dans un plan inférieur à celui de la colline des Bartins ce qui permet un bon écoulement des eaux de pluies
-          le vent qui souffle dans la direction de la ville est rare ce qui la protège des « exhalaisons méphitiques » d’un cimetière.
Le cimetière occupe aujourd’hui une surface d’environ 13 hectares. Il regroupe quelques 11 000 concessions réparties dans 34 carrés ainsi que 2 carrés militaires comprenant environ 500 tombes de soldats morts pour la France au cours des différents conflits.

Armand PERRIN (carré 1-23bis) : Quand un instituteur ouvre un hammam à Vichy…

phot. C. Carmié
Né à Fresselines (Creuse) le 4 février 1835. Décédé à Vichy le 24 mai 1893.
Armand Perrin a eu deux vies. D’abord professeur aux collèges de Montluçon puis de Cusset, il fonde en 1871 la 1ère école laïque de Vichy, installée alors dans les anciennes écuries impériales[2]. Après sa retraite, en 1881, il achète un ancien théâtre, rue Burnol, pour y installer un hammam dit « hammam vaporifère ». Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait d’un établissement équipé d’appareils vaporifères - les appareils vaporifères du Dr Lefèbvre -, des appareils de sudation approuvés par l’académie de médecine. Il ne s’agissait donc pas d’un établissement de loisir, tel qu’on le considère aujourd’hui, mais d’un établissement de soins qui se voulait complémentaire de la cure thermale.
Coll. Médiathèque V. Larbaud
En voici une description par Antonin MALLAT [3] :
« Au sous-sol : A. Les bains turcs et les bains russes très confortablement aménagés(…) ; B. Les douches massages, dites d’Aix, sulfureuses ou minéralisées (…) ; C. La chambre des machines(…) ; D. Le magasin à charbon et une cave (…) ;
Au rez-de-chaussée sont installées : A. les appareils pour inhalation d’oxygène ; B. quatre salles de bains sulfureux dans une annexe ; C. une salle de douches-massage de 1ère classe ; D. des déshabilloirs et un chauffe-linge ; E. les bains médicamenteux et d’eau douce ; F. les bains électriques ; G. une cabine de douche avec un appareil mécanique pour la réaction ; H. une salle affectée à l’entéroclyse pour les hommes ; I. deux cabinets de bains d’air chaud en caisse ; J. un water-closet ; K. une salle de gymnastique médicale ; L. le bureau de contrôle ; M. le grand salon d’attente d’environ 100mètres carrés ; N. la pastillerie. Dans le salon d’attente de forme ovale qui a douze mètres d’élévation, jaillit un jet d’eau entouré de plantes vivaces ; les murs sont décorés art nouveau et tous les plafonds sont peints avec goût.
Le 1er étage comprend : A. une installation complète de bains de vapeur en lit et en caisse ; B. une salle d’inhalation et de pulvérisation ; C. des douches-massage de 1ère classe pour femmes, avec leurs déshabilloirs ; D. un petit salon ; E. les douches ordinaires et les douches-massage de 2ème classe ; F. les bains d’eau douce et médicamenteux pour femmes ; G. les douches ascendantes rectales également pour femmes. »

Cet établissement, très bien situé, quasiment en bordure des parcs, entre les sources et le Casino – rencontra immédiatement un grand succès et sera agrandi dès 1888. Au sous-sol du nouveau bâtiment est alors aménagée une grande piscine de natation de 150 m2 alimentée par une chute d’eau se brisant en cascades sur un rocher.
Début 1893, Armand Perrin décide de développer son activité en achetant des terrains à Hauterive pour y forer des sources. Le but étant de disposer de quantité suffisante d’eau de source pour alimenter son établissement de la rue Burnol. Il demande à l’architecte Antoine Percilly d’y aménager un parc dans le style anglais et d’y construire plusieurs bâtiments. Malheureusement, il décède subitement le 24 mai 1893 et c’est sa veuve, Anaïs Roux, qui reprend la direction de ses affaires. En 1894, elle fait reconnaître officiellement une 1ère source puis plus tard, une 2ème qu’elle dénomme en hommage, sources du hammam. Elle fait également élever des bâtiments d’exploitation de style oriental ainsi qu’un chalet d’habitation. Le parc devient alors un des lieux préférés de promenade champêtre des buveurs d’eaux de Vichy.
Elle meurt en 1920, le hammam ferme dans les années suivantes tandis que l’habitation d’Hauterive est rasée lors de la construction de la ligne de chemin de Fer Vichy-Clermont.  Le parc et les sources sont vendus par les héritiers à la Société Centrale  puis récupérés en 1937 par la Société Commerciale d’eaux minérales du bassin de Vichy qui stoppe l’exploitation des sources en 1942. Il reste aujourd’hui un bâtiment orné de quelques faïences dans un pré sur le bord de la route menant à St Yorre.
La concession au cimetière a été achetée par Anaïs ROUX qui y a fait édifier un monument sur lequel est  gravée l’épitaphe suivante :
« Savant autant que modeste, il a passé sa vie à faire le bien. Il sut mériter l’estime et l’affection de tous par sa douceur, sa justice, sa bonté et son dévouement. Sa mort ne laisse que d’unanimes regrets ».
Il s’agit d’une des plus belles compositions funéraires du cimetière : le buste d’Armand Perrin la domine et est entouré par un ange prenant appui sur une encre – symbole d’espérance - et une pleureuse (figurée sous les traits d’Anaïs ROUX ?) qui essuie ses larmes dans le revers de sa cape. Le tout est réalisé en marbre de Carrare. Antoine Percilly avait dessiné plusieurs projets de chapelle funéraire mais c’est finalement un certain Franzoni (voir sa signature sur le monument) qui l’a exécuté. On ne sait pas grand-chose sur ce Franzoni : Francesco Antonio Franzoni est un célèbre sculpteur du XVIIIème siècle, originaire de Carare lui aussi, peut-être s’agit –il d’une dynastie d’artistes.
Pour en savoir plus :

Famille GERMOT (carré 3-69) : dans la famille Germot, il y a Maurice, champion olympique de tennis… mais aussi Pierre,  maître d’hôtel…

phot. A. Duchézeau
La chapelle funéraire de la famille Germot est une des plus belles du cimetière, en raison notamment, du très beau vitrail blanc et rose portant le monogramme des patriarches : G pour Pierre Germot et C pour son épouse, Jeanne Chabassière.
Dans cette concession sont inhumés :
-          Pierre GERMOT, né à Mezel (63) le 24 avril 1817. Décédé à Vichy, rue du Parc, le 5 octobre 1879. Et s
-          Son épouse, Jeanne Eugénie CHABASSIERE, née à Aigueperse (63), le 24 juin 1820. Décédée à Vichy, à l’hôtel du Parc, le 10 août 1886.
-          Leur fille, Anna GERMOT, décédée le 20 décembre 1867 à l’âge de 20 ans.
-          Leur fils, Philippe GERMOT, né à Clermont-Ferrand le 21 janvier 1849. Décédé à Alger le 4 février 1884. Son épouse, Marguerite PARIS, née à Clermont-Ferrand le 15 mai 1853. Décédée à Paris le 17 mars 1914.
-          Leurs petits –enfants (enfants de Philippe et Marguerite) : Robert Pierre GERMOT (1874 – Vichy ; 1933 – Paris) et son épouse, Marie LANGLOIS VAN OPHEM (1884 – Louvain ; 1950 – Vichy) ; Jane GERMOT (1877-Clermont Ferrand ; 1959-Paris) ; Paul GERMOT (vers 1881 ; 1898-Paris) ; Maurice GERMOT (1882-Vichy ; 1958-Vichy).
La famille Germot reste peu connue à Vichy malgré son nom donné à une rue[4]. On se souvient également de Maurice, dit Fifi, l’un des joueurs de tennis français les plus titrés[5].
Cette famille a pourtant présidé pendant plus de trente ans à la destinée d’un des plus grands hôtels de la ville, l’hôtel du Parc. C’est elle aussi qui a eu l’idée de génie de faire venir à Vichy Joseph ALETTI, qui y a révolutionné l’hôtellerie et a ainsi contribué à faire de Vichy l’une des premières stations thermales au monde.
L’hôtel du parc est le pilier central de l’histoire hôtelière de Vichy. Le premier que l’on peut qualifier de grand hôtel ou palace, terme qui provient du latin palatium, palais c’est-à-dire un hôtel grand comme un palais. Traditionnellement, on considère qu’il y eut six palaces à Vichy : le Parc (rue du Parc), l’International (rue du Maréchal Foch), le Majestic (rue Petit), le Thermal (place Aletti), le Carlton (rue Wilson), le Ruhl ou Radio (boulevard de Russie). Seul le Thermal-Palace subsiste aujourd’hui sous le nom d’Aletti Palace, les autres ayant été transformés en appartements. Le Parc est donc l’un des hôtels les plus prestigieux et aussi le seul connu dans le monde entier en raison de son histoire pendant la 2nde guerre mondiale puisqu’il abritait les services du chef de l’Etat et du Gouvernement : le bureau du  Maréchal Pétain se trouvant à l’ange des rues Petit et du Parc au 3ème étage, juste au-dessus de celui de Pierre Laval, le chef du Gouvernement.
Il a été construit par Joseph Bousquet en 1863.

 Archives Municipales Vichy - S/1270
C’était à l’origine un immeuble de 3 étages avec des chambres mansardées. Joseph Bousquet n’était pas du métier – il était avocat – et confie donc la direction de son établissement à Pierre Germot, maître d’hôtel[6] originaire du Puy de Dôme et venu à s’installer à Vichy en 1850. L’hôtel est resté la propriété de la famille Bousquet jusqu’en 1897 où les héritiers le vendent à Mme Larbaud Saint-Yorre. La famille Germot continue néanmoins d’en assurer la gérance mais cela devient de plus en plus difficile pour elle puisque le fils de Pierre, Philippe, qui avait pris la succession est décédé prématurément en 1884 et que les autres membres de la famille, qui exerçent d’autres métiers,  résident la plupart du temps à Paris. C’est donc pour cette raison que Marguerite Germot fait appel en 1901 à Joseph Aletti qui dirige alors des hôtels à Cannes pendant l’hiver et à Royat pendant l’été. Joseph Aletti entreprend de moderniser et transformer le Parc en palace. De gigantesques travaux sont entrepris sous la conduite de l’architecte Antoine Percilly : l’hôtel est surélevé de deux étages et équipé de tout le confort moderne. Une tourelle d’angle surmontée d’un dôme est édifiée afin de lui donner l’allure d’un palace de la Côte d’Azur.


Guide de l’étranger à Vichy, 1882 (Médiathèque V. Larbaud)
Dans l’entre-deux guerres des travaux d’embellissements sont réalisés par l’architecte René Moreau, qui créé des magasins au rez-de-chaussée (dont le fameux Vuitton). Un restaurant « le Grill Chanteclerc »[7] ouvre ses portes et devient vite incontournable à Vichy. On y dîne en smoking et robe du soir servis par une myriade d’employés.
Hôtel du Parc : carte postale vers 1910
(Médiathèque V. Larbaud)
Les registres de personnel du Parc nous donnent la mesure de cet établissement exceptionnel à tout point de vue. En 1925, on comptabilise 310 employés, restaurant compris. On trouve ainsi 1 voiturier, 4 bagagistes, 5 liftiers[8], 13 chasseurs[9], 8 valets de chambre, 13 femmes de chambre, etc. Au restaurant, en salle : 1 sommelier, 1 trancheur, 2 barman, 7 maîtres d’hôtel, 25 chefs de rang, 38 commis. En cuisine, outre le chef : 5 sauciers, 4 rôtisseurs, 5 entremétiers, 4 pâtissiers, 5 plongeurs cuivres, 8 argentiers, etc.
En 1923, Mme Larbaud Saint Yorre vend son établissement à la Société des Grands Hôtels de Vichy, fondée par Joseph Aletti [10]. La guerre signera l’arrêt de mort du palace. Il est occupé par le Maréchal Pétain et les services du gouvernement dès le 1er juillet 1940 puis est réquisitionné comme hôpital temporaire en 1944 et 1945. Il n’a jamais rouvert et est vendu en appartements en 1954.

Pour en savoir plus :
Jacques COUSSEAU, Palaces et grands hôtels de Vichy, trois siècles de vie hôtelière dans la Reine des Villes d’Eaux, Editions de La Montmarie, 2007.
Catherine LABBAYE, Joseph Aletti, le temps des palaces à Vichy, Editions des Ecrivains, 2003.
Médiathèque Valery Larbaud, Vichy Hôtels, balade historique au cœur des palaces, édité par la Mairie de Vichy, 2004.


Joseph-Auguste  LUCAS (carré 2-29) : le « créateur de Vichy »

phot. A. Duchézeau

Extr. de A. Mallat. Histoire
des eaux minérales de Vichy
Joseph Auguste LUCAS est né à Gannat le 25 septembre 1768, de Jean Baptiste Joseph, procureur du roi au grenier à sel de cette ville, et Hélène Berger.  Il fait ses études de médecine à Montpellier et partit ensuite exercer à Paris. En 1792, alors que la France est en guerre contre une coalition de monarchies européennes, il est nommé inspecteur général des hôpitaux de l’armée du nord. Il est chargé alors d’organiser des ambulances mobiles où les blessés recevaient les premiers soins avant d’être évacués vers les villes de l’arrière. En 1794, suite à des dénonciations calomnieuses, il est emprisonné et n’est innocenté qu’après près de cinq années. De retour à Paris, il reprend ses activités avant d’être nommé en 1801, médecin inspecteur des eaux minérales de Vichy.


Archives Municipales Vichy - 3N/210/5
Que signifie cette fonction ? Elle fait suite à celle d’intendant des eaux minérales existant sous l’Ancien Régime.  Par lettres patentes en 1609, Henri IV octroie la charge d’intendant des bains et eaux minérales du Bourbonnais, de l’Auvergne, de la Bourgogne et du Forez. L’intendant est alors chargé de faire «(…) une exacte recherche des lieux où se trouvent les sources d’icelles [provinces] atterrées et perdues pour une partie par la négligences des siècles passés, même pour les nettoyer et rendre plus salubres » (…) [et faire]  fouiller en plusieurs endroits d’icelles, et si estant trouvé, des marques de leurs édifices et un grand nombre d’antiquités qui sont journellement profanées et dissipées par des particuliers, et lesquelles estant conservées et exposées au public pourroient donner la connoissance à des auteurs et faciliter la pratique des dites eaux, estant nécessaire d’y pourvoir et rechercher le vray usage d’icelles pour le bien et utilité publique » (…). Cela signifie que l’intendant est chargé par le roi de l’administration, de l’entretien, de la surveillance médicale et de la mise à disposition auprès des sujets, des sources d’eaux minérales se trouvant sur le territoire dont il a  la compétence. En 1684, une intendance est créée spécifiquement pour chaque station thermale du Bourbonnais et donc Vichy[11]. Au lendemain de la Révolution et suite à la condamnation à mort et l’exécution de Robert Antoine Giraud, le dernier intendant, les eaux de Vichy sont administrées provisoirement, comme tous les biens nationaux. Ce n’est qu’en l’an VI  (en 1797) qu’une nouvelle législation des eaux minérales voit le jour et instaure un système d’inspection via des officiers de santé qu’on appelle alors les médecins inspecteurs. Cette fonction perdurera jusqu’en 1889[12].
En 1814, Joseph Auguste Lucas est nommé médecin en titre de son Altesse Royale la duchesse d’Angoulême (fille de Louis XVI et Marie-Antoinette) qui viendra en cure à Vichy à six reprises. Il préside aux travaux de construction d’un nouvel établissement thermal dont elle pose la première pierre en 1821.

Archives Municipales Vichy - 3N/210/27
Il est anobli en 1815 et fait baron par Louis XVIII en 1822. Il est nommé membre de l’Académie de médecine lors de sa création en 1820 et en sera élu président en 1826. Au niveau local, iI est investi des fonctions de maire de 1822 à 1831.
Son œuvre en tant que médecin-inspecteur est considérable. On lui doit, outre les constructions de l’établissement thermal de 1ère classe [13], l’achat pour le compte de l’Etat de la source Sornin (1802) à qui l’on donne très vite le nom de Lucas, l’acquisition et la plantation des terrains du parc des Sources (1806-1812), la construction des bains de l’hôpital en 1817[14], la création de la place Rosalie, la rue du Pont et le passage du Parc (actuelles place Source de l’Hôpital, av. A. Briand et rue de Banville) (1815-1819), l’acquisition des sources d’eau douce de Puy-Besseau, Marie-Thérèse et la Jonchère qui assurèrent pendant plusieurs décennies le service de l’établissement thermal et l’alimentation en eau potable de la ville (1821-1826), l’achat de l’ancien couvent et du clos des Capucins sur lesquels ont été bâtis les établissements de 2ème et 3ème classe[15] (1830), etc.  Personnalité très appréciée de ses contemporains, il a été décrit comme « le créateur de Vichy » et « un homme que regretteront toujours ceux qui l’ont connu [et qui] a ajouté longtemps son talent et sa bienfaisance aux richesses dont la nature avait doté Vichy ». L’actuelle rue Lucas porte ce nom depuis 1845 et n’en a jamais changé, ce qui démontre la popularité à travers les siècles de Joseph Auguste Lucas et la reconnaissance des Vichyssois à son égard.
Il est mort à Paris le 18 mai 1833 à l’âge de 65 ans. Son épouse était décédée quelques années auparavant, le 16 août 1826 à Vichy. Elle avait souhaitée être inhumée auprès des plus démunis, dans le cimetière des Sœurs de l’Hôpital [16] et son époux l’y a rejoint jusqu’en 1861, date de suppression de ce cimetière. Le couple Lucas fut inhumé aux Bartins en 1868 après avoir reposé pendant quelques années dans la crypte de la chapelle de l’hôpital[17].
Pour en savoir plus :
Antonin MALLAT, Histoire des eaux minérales de Vichy, Tome 2, 4ème fascicule, Georges Steinheil Editeur, 1915, p. 877-887.

Jacques JURIETTI (mural ouest – 35) : « Faites vos jeux, rien ne va plus ! »

phot. C. Carmié
Le tombeau de la famille Jurietti est une des plus belles compositions funéraires du cimetière. Le buste qui surmonte le monument est celui de Jacob dit Jacques Jurietti. Il est l’œuvre du sculpteur milanais Ruga qui a su rendre avec beaucoup de réalisme une pleureuse grandeur nature. On ne peut qu’être admiratif devant les plis de son voile, la finesse du mouchoir, les détails du bouquet de rose et la petite croix placée en travers de son cou…
On suppose que ce monument a été conçu et commandé du vivant de Jacques Jurietti et de son épouse. En effet,  Julie Jurietti étant décédée en 1902 – soit dix-sept années avant son époux - on imagine mal le mari encore vivant faire représenter sa femme en veuve éplorée…
Dans ce tombeau sont également inhumés leurs petits-fils : Paul (1882-1938) et Hubert (1884-1932).[18]
Enfin, une plaque rend hommage à la mémoire de Yves Colombier, l’arrière-petit-fils de Jacques Jurietti, décédé dans l’incendie de son char, à Rouessé-Fontaine dans la Sarthe, le 11 août 1944 à l’âge de 20 ans.
Jacob JURIETTI serait né à Olivione (Tessin – Suisse) en 1832. On sait peu de choses sur son parcours avant son arrivée à Vichy à la fin des années 1870. Il serait arrivé de Lyon, où il tenait un restaurant, afin d’investir son argent dans une entreprise de jeux.
Il fonde alors le Cercle International qui ouvre à Vichy au cours de l’été 1880. Pour l’abriter, il fait construire un magnifique bâtiment par l’architecte lyonnais Henri Despierre, à l’angle des rues Sornin et Wilson, en bordure du parc des Sources (actuelle Société Générale). C’était avant tout un établissement de jeux (billard mais aussi jeux d’argent tels que baccara, whist etc.) mais on y trouvait également un salon des fêtes où des bals étaient donnés chaque semaine, une bibliothèque et un restaurant.

Intérieur du Cercle International : carte postale, vers 1910
(Médiathèque V. Larbaud)
Le journal « Le Moniteur de l’Allier » du 10 juillet 1892 nous décrit les lieux[19]  « le salon des fêtes (…) le soir, cette vaste pièce est véritablement éblouissante quand elle resplendit aux feux de 200 lampes électriques qui l’illuminent et l’embrasent d’une façon véritablement féérique (…) [la] pièce a un cachet d’élégance que l’on rencontre rarement , même à Paris ou à Monaco, ces deux villes où le luxe est poussé à sa dernière limite(…) A droite de l’escalier d’honneur (…) par de larges portes à 2 battants, nous arrivons au salon des jeux. Il est véritablement splendide. Orné dans toute sa hauteur de boiseries en noyer sculpté, son ornementation, riche dans son imposante simplicité, est réveillée par de magnifiques paysages [du peintre] Balouzet. Le tout est dominé par une coupole de 15 mètres de hauteur, toute ruisselante d’or, qui jette ses fauves et chauds reflets sur les tables vertes du baccara. (…). Enfin, au 2ème étage, nous trouvons la salle à manger (…). Tendue de brocatelle vert antique, sur fond crème, [elle] se fait remarquer par une sobriété d’ornement, amplement compensée par l’abondance et le choix raffiné des menus qui ont placé la cuisine de la maison dans l’esprit – et dans l’estomac – des gourmands des 5 parties du monde »
Pour être membre de ce cercle, très sélect, il fallait être recommandé par deux parrains et s’acquitter d’un droit d’entrée de 200 frs pour les membres actifs et 100 frs pour les membres permanents [20]. Seuls étaient admis dans cette catégorie les Français, habitant, propriétaire, patenté ou électeur municipal de Vichy depuis au moins deux ans. Pour les autres restait la possibilité –toujours sous le parrainage de deux membres – d’être admis temporairement au moyen du paiement d’une cotisation mensuelle de 5 frs. Il était interdit de tenir des propos grossiers ou parler politique ou religion. L’entrée du cercle était défendue aux  femmes[21], aux mineurs, aux faillis… et aux chiens !
La Maison Ulysse : carte postale,
vers 1914 (Médiathèque V. Larbaud)
Les jeux  étant alors soumis à autorisation préfectorale,  seul un petit cercle avait été permis à Vichy en 1866 [22]. De 1875 à 1881, la Compagnie fermière, qui cherchait un moyen de financer les courses hippiques, avait ouvert un « Cercle des Courses » au premier étage de l’établissement thermal.  Jurietti, en homme d’affaire avisé, contourna les autorisations administratives nécessaires en trouvant un accord avec le Cercle de Vichy, qui devint alors Cercle International, et qui s’installa dans le bel immeuble de la rue Wilson. Ce fut le début d’une ascension fulgurante. Pendant une dizaine d’années, le Cercle International fut une des maisons de jeux les plus connues et les plus prestigieuses de France, capable en 1900 de doter les courses hippiques d’un grand prix d’un montant de 100 000 frs, ce qui était une première en province.
Mais très vite, ce quasi-monopole cessa et il fut possible de jouer partout à Vichy : l’Eden-Théâtre (situé entre les rues Sornin et Lucas) où l’on pouvait jouer au jeu des petits chevaux (une petite boule qui sautait de case en case sur un simili champ de courses tournant sur un cylindre actionné par un croupier) ; l’Alcazar (rue Clemenceau), le Petit Casino (rue du maréchal Foch), le Kursaal ou Jardin de Vichy (rue de Paris) … établissements de jeux mais aussi de spectacles.
Le Cercle International ferma ses portes en 1912 et c’est le magasin de nouveautés Ulysse qui s’y installa[23].

Pour en savoir plus :
Nicole PERICHON, Vichy de A à Z, Alan Sutton Editions, 2009, p.70-78

Aurélie Duchézeau




[1] Association basée à Lyon et œuvrant pour la connaissance et la sauvegarde du patrimoine par la mise en réseau et le soutien des différents acteurs ainsi que le développement d’actions de valorisation.
[2] Emplacement actuel : triangle compris entre le Bd de Russie, le Bd des Etats-Unis et la rue d’Italie.
[3] Histoire des eaux minérales de Vichy, tome 1, 3ème fascicule, 1908, p.574-577.
[4] Rue Germot, quartier République, entre le boulevard du Sichon et la rue de Vingré. Elle a été nommée ainsi en 1913 au moment du lotissement du quartier par les consorts Bernheim, sur des terrains appartenant à la famille Germot.
[5] - Double champion olympique en double, vice-champion olympique en simple (champion olympique au JO intercalaires d’Athènes en 1906 en double avec Max Decugis, vice-champion olympique simple ; champion olympique 1912 à Stockolm en double avec André Gobert)
- Joueur de coupe Davis en 05 – 13 et 14)
- 3 fois champion de France en simple en 1905-1906-1910
- quart de finaliste Wimbledon en 1914
[6] Au XIXème siècle, le maître d’hôtel est maître d’un hôtel c’est-à-dire le propriétaire ou le plus souvent le directeur.
[7] Emplacement actuel de l’Office de Tourisme.
[8] Employé affecté à l’ascenseur et à son fonctionnement.
[9] Employé chargé d’effectuer des courses pour les clients à l’extérieur de l’hôtel.
[10] Société créée en 1908 pour gérer l’hôtel du Parc et le Majestic nouvellement construit.
[11] Claude FOUET, médecin originaire de Vichy, est nommé le 10 juillet 1684 jusqu’à son décès le 26 novembre 1715. Jacques-François CHOMEL lui succède(1716-1739) puis Charles BOUEROT (1739-1742), François-Hubert CHAPUS (1742-1751), Emmanuel TARDY (1752-1789), Robert-Antoine GIRAUD (1789-1794).
[12] Le 1er inspecteur nommé est Claude RABUSSON-DURIER (1798-1801) puis Joseph Auguste LUCAS (1801-1833), Clément Victor François Gabriel PRUNELLE (1833-1853), Charles PETIT (1853-1856), Jean Dominique ALQUIE (1856-1868), Luglien Amable DUBOIS (1868-1883).
[13] Disparu en 1903 lors de la construction de l’actuel établissement thermal « Les Dômes »
[14] rue de la Source de l’Hôpital,Bains dépendants de l’hôpital civil et destinés aux indigents, ils étaient situés sur les actuels rue et square de la Source de l’Hôpital.
[15] Il ne subsiste aujourd’hui qu’un corps de bâtiment : la galerie Napoléon, à proximité du Hall des Sources, rue Petit.
[16] A peu près de l’emplacement de l’actuelle rue du Casino, côté place Victor Hugo
[17] Actuel square de la Source de l’Hôpital.
[18] Enfants de Jeanne Jurietti et Hubert Colombier. Ce dernier, un banquier originaire de Cusset, est bien connu des vichyssois car il est à l’origine de l’une des rues les plus emblématiques de notre ville : la rue Hubert Colombier. Les magnifiques villas qu’il y a fait édifier – dont celle de Jacques Jurietti (n°11) construite par Henri Despierre – sont inscrites pour la plupart à l’inventaire des Monuments Historiques.
[19] Extrait reproduit par Nicole Périchon, Vichy de A à Z, Alan Sutton Editons, 2009, p. 72-73
[20] Seuls les membres actifs ont le droit d’assister aux assemblées générales et y ont voix délibérative.
[21] A partir de 1896, les femmes « accompagnées » peuvent pénétrer dans les salles du Cercle mais elles ne peuvent, en aucun cas, tenir les cartes.
[22] Dénommé « Cercle de Vichy », il avait été autorisé par arrêté préfectoral le 16 février 1866. Il était situé impasse de Nîmes, dans une maison appartenant au sieur Bordet, limonadier. Ses membres étaient principalement des maîtres d’hôtel et commerçants de Vichy.
[23] L’immeuble est aujourd’hui profondément modifié : le rez-de-chaussée abrite la banque de la Société Générale et les étages ont été aménagés en appartements.