Où Valery Larbaud côtoie Alexandre Dumas, Joris-Karl Huysmans ou Pierre Perret…



Vie fontenaisienne est un ouvrage rare : rare parce que tiré à 105 exemplaires, contenant 11 gravures en taille douce imprimées sur un très beau papier Rives épais et édité par une maison familiale entretenant le savoir faire du fondateur depuis 1927… Nicole Rigal a en effet demandé à dix graveurs contemporains, travaillant à Fontenay-aux-Roses d’illustrer les textes de dix auteurs passés eux aussi par Fontenay-aux-Roses.

Parmi ceux-ci, Isis Leterrier a choisi le poème « Nevermore » dans Les Poésies de A.O. Barnabooth de Valery Larbaud qui avait été pensionnaire au collège Sainte-Barbe. C’est ainsi que ce beau livre de bibliophile a rejoint les rayons de la bibliothèque Valery-Larbaud. Mais bien d’autres auteurs n’ont pu trouver place dans ce volume qui pourrait être le premier d’une collection étendue à d’autres villes…

Un formidable exemple de mise en valeur du patrimoine appuyée par la création contemporaine.


À consulter aux Fonds patrimoniaux sans modération !

Qui est Roger Caillois ?


Vous vous demandez certainement comment le fonds Roger Caillois a pu trouver place au sein de la médiathèque de Vichy ?

Roger Caillois en Argentine [1940]

Certes, en 1975, celle-ci lui consacre une grande exposition qui le comble. Mais Roger Caillois était, depuis plus longtemps que cela, lié à notre belle ville de par sa grande admiration pour l’œuvre de Valery Larbaud. Il faut dire que ces deux intellectuels avaient bien des points communs : les voyages, l’amour de la littérature, la curiosité…. C’est donc tout naturellement que Roger Caillois accepta d’être membre du jury du Prix Valery Larbaud dès sa création en 1967. Mais cela ne lui suffisait apparemment pas, il poussa le vice jusqu'à louer les dernières années de sa vie, la propriété de l'auteur vichyssois à Valbois (près de Saint-Pourçain-sur-Sioule) dans laquelle il vint régulièrement se ressourcer jusqu’à sa mort en 1978.

Mais qui est Roger Caillois ?

Il naît à Reims le 3 mars 1913. Auteur de deux essais intitulés Le Mythe et l'Homme (1938) et L'Homme et le Sacré (1939), il fonde en 1938 avec Georges Bataille le Collège de Sociologie. 

Sur l’invitation de Victoria Ocampo (femme de lettres et mécène), il part en Argentine en juillet 1939. Bloqué dans ce pays pour cause de guerre en Europe, il s’engage pour la France libre et fonde la revue Lettres françaises en 1941, dirigeant également l'Institut français de Buenos-Aires. 

 De retour en France, il devient haut-fonctionnaire à l’Unesco en 1948 et parcourt le monde. Comme Valery Larbaud, Roger Caillois se veut « passeur en littérature ». Il contribue à faire découvrir au public français la littérature sud-américaine comme en témoignent la collection « La Croix du Sud » chez Gallimard et ses traductions des nouvelles fantastiques de Jorge Luis Borges. A l’inverse, il révèle les auteurs français aux lecteurs sud-américains grâce à ses articles publiés dans la revue argentine « Sur » que dirige son amie Victoria Ocampo. 

 En 1952, il fonde Diogène, revue à vocation internationale et pluridisciplinaire qu''il dirige avec l'aide de Jean d'Ormesson, mais n’en oublie pas pour autant son œuvre personnelle que l'on évoquera plus tard. 

 Roger Caillois est élu à l'Académie française en 1971.