Le patrimoine privé se dessine à travers les archives

Au fil des recherches menées à la médiathèque, le patrimoine architectural privé se dessine aussi au travers des archives Percilly-Brière. De récentes demandes, émanant souvent de nouveaux propriétaires vichyssois ou de passionnés, ont permis le classement de  beaux plans datant de la féconde période de construction vichyssoise des années 1900-1930.



Grâce à Hortense et à la restauration qui avait précédé l'ouverture de sa demeure, les archives de la villa du 62 avenue Paul Doumer avaient déjà été exhumées de l'énorme masse du cabinet, actif à Vichy pendant plus d'un siècle. Elles sont aujourd'hui inventoriées, mises à plat, reconditionnées et quelques plans représentatifs du dossier ont été numérisés et mis en ligne sur la galerie Flickr du patrimoine. 

Ces documents, nous apprennent que c'est à Félix Buisson, agent immobilier que l'on doit l'agrandissement et la transformation d'une maison plus ancienne, par Antoine Percilly et son gendre Gilbert Brière en 1925-1926. 

Pour cette maison qui abritait son habitation mais aussi ces bureaux, il apporta une attention toute particulière à la décoration, commandant les dessins de ferronneries, boiseries et staffs mais aussi d'un vitrail ovale pour la cage d'escalier, qui devait être réalisé par le maître verrier limougeaud Francis Chigot.


Cependant, la plupart des commandes des plus belles villas émanaient de médecins thermaux qui choisissaient bien entendu de s'établir à proximité des sources et établissements de bains. C'est ainsi qu'en 1899, le Dr François Guinard commanda à Antoine Percilly une villa à édifier au n° 123, boulevard des Etats-Unis. Derrière une façade de style néo-Louis XIII étaient répartis la salle d'attente et le cabinet de consultation du médecin ainsi que les pièces d'habitation du médecin, pour lesquelles sont précisées le style choisi : Louis XV, Louis XVI, mauresque... Le dossier contient également un avant-projet de façade qui permet de voir l'évolution des desiderata du commanditaire.




















Dans ce domaine, c'est certainement le Dr Eugène Willemin qui remporte la palme ! Le dossier de ses deux villas locatives a édifier au 106 et 106bis boulevard des Etats-Unis renferme une dizaine de projets très différents les uns des autres dessinés entre 1901 et 1903. 
















Depuis la typologie du chalet isolé dans un petit jardin jusqu'à l'immeuble de rapport mitoyen de ses voisins, Antoine Percilly tente de répondre au mieux aux souhaits de son exigeant et versatile client, jusque dans l'installation des éléments de confort les plus modernes comme le monte-plat, présent sur la catalogue du fournisseur au même titre que le monte-personne.
























Heureusement, le futur président de la Société des Sciences médicales de Vichy se montrera plus déterminé pour l'édification de sa propre habitation, au n°103 du même boulevard. Il faut dire que celle-ci devait prendre place dans la série des chalets de Napoléon III et c'est naturellement vers ces modèles que se tournera l'architecte pour la construction du Chalet Saint-Sauveur en 1905. 





Mais les archives réservent bien d'autres surprise. Ainsi, la correspondance échangée entre le commanditaire, l'architecte et certains artisans, révèle un personnage pour le moins dur en affaire en la personne du Dr Willemin ! Est-ce sa silhouette que l'architecte, à bout de patience,  aurait croquée entre deux plans ? Hélas, rien ne l'indique...


Fabienne

























C'est l'été, empruntons la voie des airs pour partir en voyage !


Du nouveau au rayon Etat Français et pas seulement pour les passionnés d'histoire: Histoire de l’aéronautique de Charles Dollfus et Henri Bouché – L’illustration, 1942...








La revue L’Illustration qui parût, de 1843 à 1944, marque très tôt sa curiosité pour l’aéronautique, puisque dès ses premiers numéros, des articles sur les « Machines volantes » sont publiés. Régulièrement, elle tient ses lecteurs informés des progrès de l’aviation et célèbre les aviateurs, pressentant également, dès l’aube des années 20, les possibilités de l’aviation commerciale. 

Ainsi, cet intérêt se traduit par la publication, entre 1924 et 1938, de nombreux numéros spéciaux où les noms d’Henri Bouché et Charles Dollfus apparaissent régulièrement.





Henri Bouché (qui a été élève de l’Ecole normale supérieure) entre dans l’aviation de guerre en 1915 et devient capitaine aviateur occupant jusqu’en 1918 des postes importants dans l’aviation d’observation et de reconnaissance. Collaborant régulièrement à la revue, c’est tout naturellement vers lui que les éditions de L’Illustration se tournent, en 1932, pour réaliser L’Histoire de l’aéronautique qu’il rédige en compagnie de Charles Dollfuss. 

Ce dernier s’est intéressé très tôt à l’aéronautique, effectuant sa première ascension en ballon en 1911 et décrochant son brevet de pilote de ballon, deux ans plus tard. Réformé en 1914, il se fait enrôler comme « engagé spécial bénévole » dans la marine où il sert comme moniteur de ballon. En 1918, il obtient son brevet de pilote de dirigeable. 

Ainsi, les deux hommes profitent de la richesse des archives de la revue, des collections publiques, ainsi que de leurs collections personnelles, pour constituer une œuvre de synthèse qui fera longtemps autorité par la richesse de sa documentation. 

Cinq chapitres forment ce livre :

1 - La période de l’aéronautique « sans moteur », qui est celle des ailes artificielles et des ballons 




2 - La période mécanique et expérimentale (1843-1900), dominée par l’apport de la vapeur 


3 - La période du moteur à explosion et des réalisations affectives (1900-1914) : dirigeabilité des ballons, vol soutenu des aéroplanes, premiers voyages aériens 



4 - La période de la guerre 1914-1918 



5 - La période d’emploi généralisé des années 30 





Ce superbe ouvrage est publié pour la première fois en 1932 par l’Illustration et sera réédité en 1938 , ainsi qu’en 1942 édition, récemment entrée dans les collections de la bibliothèque. 

Même sans être passionné par le sujet, on se délecte à feuilleter les pages et à découvrir, grâce aux superbes illustrations en couleurs, la magnifique aventure que fut l’invention de l’aéronautique.

Martine